dimanche 3 août 2008

On bouge !

Alors voilà, c'est décidé, je vais, moi aussi, quitter blogger pour wordpress. Et comme Sitemeter m'indique que, mine de rien, quelques personnes venaient faire un tour sur ce blog, je me suis dis que ça pouvait éventuellement les intéresser de savoir que je bougeais.

Ca se passera donc ici désormais.

A bientôt.

vendredi 1 août 2008

Le "piano-violon" nous déchirera, le G-funk nous réconciliera


Je ne sais pas si le climat a joué un rôle mais je me suis fixé un nouveau défi : déflorer la westcoast française. A défaut de pouvoir devenir un expert du son californien compte tenu du retard que j’ai accumulé, je vais tenter de devenir familier avec la discographie d’Aelpéacha, bien sûr, mais aussi de Georges Praxis, des Sales Blancs, de Driver ou encore de Bass Click. Sans oublier bien sûr les groupes de province qui puisent leurs influences du côté de L.A plutôt que vers New York.

Attention, il ne faut pas croire que je m’impose ce défi comme une corvée. Je vais le faire parce que j’en ai envie. Et que j’ai perdu trop de temps à écouter des street-cds baclés alors que, chaque année, Aelpéacha lâche des albums de qualité. Le déclic s’est fait avec le dernier projet de Nysay, "Si si la famille".

Je dis volontairement projet car personne, même pas le groupe, ne sait ce qu’il en est. Un album ? Un street-cd ? Une mixtape ? Y a-t-il encore un sens à essayer de trouver des différences entre ces différents formats à l’heure actuelle ? Toujours est-il qu’en interview, ils se sont finalement décidés à le considérer comme un album étant donné qu’ils avaient bossé dessus comme si c’en était un. Ok. "Si si la famille" est donc un album de Nysay.

C’est clair, Salif est un rappeur assez exceptionnel. Et puis, ce qui est intéressant, c’est qu’en reprenant tous ses projets sortis depuis ses débuts dans le rap, on a un petit aperçu de ce qui s’est passé dans le rap français. A la sortie de son album "Tous ensemble, chacun pour soi", le flow et les intonations se rapprochent clairement de celle d’un Zoxea. Salif fait penser à Rohff sur ‘Caillera a la muerte’ ? C’est l’époque qui suit la sortie de "La fierté des nôtres",celle où il naît des clones de Rohff tous les mois. Booba pète tout avec "Ouest side" ? Ca déteint sur Salif et sur ‘Jeunesse 2007’. Sefyu impose son style des morceaux à répétitions ? ‘Ghetto youth’ sort. De la même manière, sur ‘Yoyo’, on croirait, à certains moments, entendre la version masculine de Diam’s.

Sauf que Salif est super percutant à chaque fois, quoi qu’il fasse. Il fait partie de ces rappeurs qui, lorsqu’ils prennent le micro, dégagent une forme d’autorité : on se sent obligé de les écouter avec une oreille attentive. Donc j’ai écouté "Si si la famille".

Et bien c’est chiant. Mais vraiment. Et pour 3 principales raisons :

-Déjà parce qu’on a l’impression d’entendre sur quasiment tous les morceaux le même instru, ou en tout cas la même recette. Pourtant, d’après les crédits, il y a plusieurs beatmakers qui ont bossé là-dessus. Et bien, hormis lors du génial ‘Je t’aime moi non plus’ sur lequel Salif est assez magistral, les beats m’ont causé un vrai mal de tête. Une chose est sûre, la fonction piano du synthé a été enfoncée pendant un bon bout de temps. Beaucoup de piano donc, un peu de violon et ça donne le rap Kioubi dont parlait Madizm.

- Parce que c’est quand même dommage de se forcer à écouter des bons rappeurs. Avec un petit effort et l’appel à des beatmakers différents, on aurait pu avoir quelque chose de différent de leurs précédentes galettes ("Au pied du mur", "L’asphaltape" ou "Starting Blocks"). Mais non.

-Parce qu’on sait que Salif et EXS pourraient rapper sur des choses complètement différentes. Il n’y a qu’à voir la réussite d’un morceau comme ‘Je t’aime moi non plus’ pour s'en convaincre.

Dans le même temps, Aelpéacha a sorti une mixtape, "Pèlerinage mixtape", et un album, "Le pèlerinage". Il y aurait donc encore un sens à chercher des différences entre une tape et un album.

Faut être clair, les 2 projets démontent. Ca fait tellement du bien d’entendre du rap décomplexé, du rap cainri faits par des français, sans prise de tête. En réalité, les albums du A ce sont des albums de fans, de vrais passionnés. Ceux qui ne voient le rap que comme un moyen de contester le système ou d’affirmer son soutien à Besancenot passeront leur chemin c’est sûr. Mais ceux qui ont bougé la tête au rythme des disques qui ont fait la gloire de Death Row ou des albums de Dj Quick feraient preuve d’une rare hypocrisie s’ils trouvaient des choses à redire concernant "Le pèlerinage". A moins qu’ils n'éprouvent une haine profonde envers la langue de Booba (oui, Booba est "plus fort que Molière"), ce qui est un autre problème.

Tout ça pour dire que j’ai pris une résolution : arrêter de me forcer pour écouter certains rappeurs. Trop de fois, j’ai écouté des disques profondément emmerdants seulement parce que le MC balançait quelques couplets sympathiques.

Je réécouterai Nysay quand il y aura une prod d’Aelpéacha sur un de leurs projets, pas avant. Ca devrait me laisser une bonne marge.

Les morceaux du Pélerinage qui vont bercer mes vacances :

Ca vaudrait le coup d'essayer Essayer d'oublier ce refrain pour voir

J'ai de la gangxta shit C'est dur de croire que c'est un Français qui est aux manettes

Mais c'est qui mais c'est quoi ? Je suis amoureux du deuxième couplet

mercredi 30 juillet 2008

Un soir avec Jéhova.


Séduit par les comptes-rendus qu’Aircoba ou que JB peuvent faire, je me suis décidé à revenir moi aussi sur un concert auquel j’ai assisté le 7 juillet dernier.
Il s’agissait donc de Jay-Z. Forcément un événement. J’étais sacrément enragé à chaque fois que je réécoutais le "MTV Unplugged" ou que je revoyais pour la énième fois le DVD Fade to Black. Et comme je n’avais pas pu le voir en 2006 lors de son dernier passage au Zénith, il fallait absolument que, cette fois, je sois de la partie. Et même si la place est à 50 Euro, on se dit que Jay-Z a quand même réalisé quelques uns des morceaux les plus enthousiasmants de ces 10 dernières années. Alors on ne regarde pas à la dépense.

En stage dans le Nord de la France, j’avais réussi à avoir mon lundi pour pouvoir être là-bas de bonne heure. Faut dire que j’avais intérêt à prendre les devants étant donné que le concert débutait à 19 heures. Parce que si c’est Jay-Z qui m’a poussé à me ruer vers la billetterie de la FNAC, il ne sera pourtant pas le seul à officier ce soir puisque les Cool Kids et Common Sense seront aussi de la partie. Je dis ça l’air de rien mais Common Sense c’est pas rien du tout en réalité. En d’autres circonstances, son seul nom aurait suffit à me pousser à acheter une place. Peut-être pas pour 50 euro mais quand même. Quoique, je viens de me souvenir que j’avais dépensé pas moins de 28 euro pour avoir "Resurrection" en ma possession, import en provenance du Japon oblige. 3 artistes : un groupe avec un gros buzz dont je ne connaissais pas grand-chose et 2 légendes. A priori, y avait de quoi passer une belle soirée.

On arrive donc vers 14 H sur Paris. "Mon pote et moi" comme disaient Dany Dan et Manu Key. Mon pote c’est Damy Dam. Un pseudonyme, bien évidemment, qu’il s’était attribué lorsque, lui aussi, avait commencé à développer une admiration sans bornes pour Dany Dan. Son prénom étant Damien, la pichenette était toute trouvée. On prend un verre, le collègue, qui ne peut réprimer ses pulsions primitives, achète "L’Equipe" qui revient sur l’exceptionnelle victoire de la veille de Nadal sur Federer. Et puis on commence à discuter, à faire des paris sur l’enchaînement des morceaux, sur ce qu’on a le plus envie d’entendre.
"Moi :Sérieux, s’il rentre sur ‘Roc Boys’ ça pète, mais c’est mort. J’ai vu son concert à Glastonbury là et il a l’air d’avoir l’habitude de rentrer sur ’99 problems’.
Damy Dam : Mais si, tu vas voir, il va rentrer sur ‘Roc Boys’ .
Moi : Mouais…On verra"
En attendant, l’excitation commence à monter et on se pointe à 17 H devant le Zénith histoire d’être en première ligne. Mais non, on n’est pas des groupies.

Dans la queue, on peut commencer à se rendre compte que le public est assez …comment on dit déjà…ah oui, éclectique. Des petites meufs alliant collants ultraserrés et keffieh, des rebeus avec des t-shirt "Nigger", des franges UMP, des chemises à carreaux, des vestes Adidas, des fourrures, des t-shirt "Justice like" et, bien sûr, des baggys et des casquettes New Era en pagaille. Un type devant nous est persuadé que Jay-Z jouera ‘Feelin’it’. Faut y croire en même temps.

On débarque dans la salle vers 17H30. Ca va, on est dans les temps. Comme prévu, on est au premier rang, légèrement excentré sur la droite. La salle commence à se remplir mais, étonnamment, elle ne paraîtra jamais pleine à craquer. Une heure après, 2 potes de Damy nous rejoignent. Alors que les 19 heures approchent, on commence à s’impatienter.

Première Partie : The Cool Kids (15-20 min)

Comme je l’ai dit plus haut, je ne les connaissais que de réputation. Ce qui est sûr c’est qu’elle n’était pas usurpée. On m’avait dit qu’ils avaient, souvent, des tenues assez extravagantes et qu’ils dégageaient une grosse énergie sur scène. On ne m’avait pas menti.
En effet, Chuck et Mickey parcourent la scène de long en large, se renvoient remarquablement la balle et tentent, tant bien que mal, de chauffer la foule. Il y a pourtant 2 légers bémols :
- Je ne suis apparemment pas le seul à ne pas les connaître plus que ça. Du coup, quand ils tendent le micro vers la foule pour que celle-ci reprenne le refrain en chœur, la réponse se fait discrète.
- Le son est d’une piètre qualité durant leur passage. Et au premier rang, à côté des enceintes, ça se remarque sérieusement.
Les Cool Kids terminent leur passage éclair en ayant tout de même, au moins en ce qui me concerne, rempli leur mission : ils m’ont donné envie d’en savoir davantage sur eux.


Les Cool Kids quittent la scène et on attend Common pour la suite. A ce moment là, Spleenter me bip.
Recontextualisation : Spleenter, pour les non-abcderiens, c’est celui qui fut, un temps, considéré comme le « Best Posteur alive » sur le forum de l’abcdr. Seulement, on le sait, rester au top est toujours plus difficile que d’y accéder. Du coup, il n’est plus que le « Super freak » du forum à l’heure actuelle (ce qui n’est déjà pas mal). Bref, on s’était échangé les numéros en se disant qu’on pourrait peut être se capter au concert.
Après avoir cherché un renoi mal tressé avec un sac à dos et une brique de jus (d’après sa propre présentation hein, je ne me permettrai pas pour la coupe de cheveux), on se retrouve sur le côté et je l’invite à nous rejoindre.
Alors si quelques forumers de l’Abcdr me lisent et se demandent si Spleenter est aussi drôle en réalité que sur Internet, la réponse est oui. Extrait choisi.
"Moi : Nan il rentrera pas sur ‘Roc boys’..
Damy Dam : Mais si, mais si…
Spleenter : Moi je dis qu’il va rentrer sur ‘Dipset Anthem’"
Bref, l’ambiance est bonne et on guette l’apparition de Common.

Deuxième Partie : Common Sense (40-45 min)

Croyez le ou pas mais c’était sûrement la meilleure partie de ma soirée.
"C’était hip-hop, sans paillettes, juste un mec et le public, un vrai MC, simple et sans prise de tête, un retour aux sources du Hip Hop". Je sais à quel point ce genre de commentaires peut être agaçant. N’empêche, c’est quand même ce genre de termes qui me viennent à l’esprit quand je repense à la prestation de Common.
Common a repris du Krs-One, ‘I need love’ de LL Cool J, du Kanye West, a invité une fille du public a danser un slow avec lui, est venu checker les personnes du premier rang (je savais que j’avais raison de venir aussi tôt), s’est payé une session breakdance et, dans l’euphorie, lançait même des chaises à travers la scène. S’il n’a pas joué ses gros classiques au privilège de plusieurs titres issus de "Finding Forever", il a déployé une telle énergie que le répertoire de Reciprok aurait sûrement fait l’affaire.
En prime, il est venu avec un band qui a transformé, le temps de sa prestation, le Zénith en une sorte de piano bar. Je n’avais vraiment pas envie qu’il parte. Pourtant, il était temps de laisser sa place, Sean Carter commençait à montrer le bout de son nez.


Troisième partie : Jay-Z (1h30 environ)

Les écrans s’illuminent. Les musiciens se mettent en place. La vedette arrive. Et devinez sur quoi ? ‘Roc boys’ ! Enfin presque…Il a juste fait le refrain de ‘Say hello’, histoire de s’annoncer, avant d’enchaîner sur le meilleur morceau de 2007. Propre.
Propre, c’est sûrement le terme que je choisirai d’ailleurs si je voulais résumer la prestation du Jiggaman. Il a fait le taf. Et d’une belle manière. A le regarder, on se rend compte qu’il est devenu une véritable star. On le savait déjà en fait mais son concert le confirme. Pas de reprise de LL ou de Krs mais des raps sur du U2, ‘Smack my bitch up’, Panjabi MC ou Amy Winehouse. C'est-à-dire que Jay a un statut à assumer et ça fait quelques temps déjà qu’il est sur une autre planète. Une planète où il est pote avec Gwyneth Paltrow et fait des duos avec Linkin Park et Paul Mcartney. Dans ce contexte là, pas de ‘Feelin’it’ possible.
Le seul reproche que j’aurai à faire se situerait d’ailleurs à ce niveau. Plutôt que de faire ses couplets sur les remix de Panjabi Mc ou d’Amy Winheouse, j’aurai apprécié entendre certains de ses classiques totalement absents de son répertoire pour l’occasion. Evidemment, il y aura toujours des déçus. Compte tenu de la discographie sérieusement chargée qu’il commence à avoir, contenter tout le monde en 90 minutes était impossible. Mais quand même, ‘Heart of the city’ dans sa version originale plutôt qu’en version U2, ça ne m’aurait pas dérangé.
Mais ce serait faire la fine bouche que de se focaliser là-dessus. Et il y a eu quelques grands moments dans ce concert :
- ‘A billi’, freestyle sur ‘A milli’ évidemment. L’ambiance, à ce moment, était simplement dingue et, à côté des enceintes, on se rend compte à quel point les basses de ce morceau sont puissantes.
- L’entrée sur ‘Roc boys’ évidemment.
- Les singles universels que sont ‘H to the I.Z.Z.O’ ou ‘Give it to me’.
- La fin du couplet sur ‘Panjabi Mc’ lorsque Jay fait “Yea, but that's another stor-ay/But for now mami turn it around and let the boy play” en regardant fixement les filles du premier rang.
- La tête du maître de cérémonie quand des personnes du public l’interpellaient pour faire le signe ROC.

Encore une fois, la prestation était nette, sans bavures. Et ça faisait sérieusement plaisir de voir enfin à l’œuvre un type dont on a tous les albums (Bon j’avoue ne pas avoir acheté "Unfinished business" et le projet avec Linkin Park...). Seulement, parce qu’on cherche toujours la petite bête, on en aurait voulu davantage.
Qui a dit un truc "plus Hip-Hop" ?

En tout cas, c'est sûr, je reverrai Common sur scène un jour.

Le moment où j'ai regretté d'être si proche des enceintes.

mercredi 23 juillet 2008

Le jour où tout a changé..


On est en 2002 et je suis âgé de 15 ans, bientôt 16. Je vais bientôt rentrer en 1ère scientifique. Bouffer des cours incompréhensibles de Sciences et Vie de la Terre, faire mon premier et unique voyage aux Etats-Unis à ce jour et, surtout, connaître mes premiers émois sexuels.

En attendant, faut se coltiner 2002. Violente éruption de boutons en janvier. Sévère recalage par Fabienne en Mars. Le Pen au Second Tour en avril, le 21 je crois. Heureusement que l’été allait arriver. Comme chaque année, j’allais profiter au maximum du système français afin d’égayer mes vacances. Ma mère étant infirmière et travaillant encore dans le service public à l’époque, je pouvais partir vers des destinations capables de faire rêver n’importe quel français moyen titulaire d’un dossier de surendettement. Et à moindre coût. La Grèce s’offrait donc à moi en août 2002. Les îles, Athènes, le Parthénon, Zeus, l’Olympiakos…Sympathique. Ceci dit, en ces temps de véritable disette sexuelle, c’était davantage la carrosserie des jeunes filles qui m’accompagnaient qui attiraient mon regard que les colonnes de pierre conçues par je ne sais quel philosophe homosexuel il y a je ne sais combien de temps. On est plein de préjugés à 15 ans aussi.

Finalement, cette colonie était une semi-arnaque. On était un minable groupe de 15 adolescents. Certes, nous étions placés dans un lieu idyllique mais que faire quand 6 des 8 filles présentes sont maquées et que les restantes n’auraient pas leur place dans le tableau de chasse de Christophe Alleveque ? Alors, on sympathise entre burnés. On charie le plus poilu. On taille celui qui enchaîne le plus de rateaux. C’est souvent le même qui essuie les plâtres. Cependant, on fait parfois des rencontres déterminantes.

Faut savoir qu’à ce moment là, j’en ai encore rien à foutre de la musique. Mon truc c’ était le cinéma. Mes potes s’amusaient à me sortir des titres de film et à me demander qui était le réalisateur. Je me souviens les avoir épaté en sortant Renny Harlin pour « Au revoir, à jamais ». Niveau musique, c’était zéro. J’allais pas plus loin que ce qu’il y avait à la maison. Par chance, ma mère n’avait pas trop mauvais goût et j’ai très tôt découvert l’œuvre de Marvin Gaye, Phil Collins, Queen ou encore Sade. Mais en terme d’émotions, c’était pas grand chose en comparaison de ce que je pouvais ressentir en regardant Nicolas Cage s’éteindre dans « Leaving Las Vegas » (Mike Figgis à la réalisation).

Cet été, deux mecs plaisaient particulièrement aux filles. Y compris aux maquées. Deux noirs qui parlaient de plusieurs choses toutes la journée sans que je n’y comprenne un traître mot. J’entendais des noms de basketteurs qui me disaient vaguement quelque chose, quelques mots en créole et un semblant de la musique qu’ils écoutaient lorsque le volume de leur walkman était poussé à fond. Je compris rapidement qu’il s’agissait majoritairement de rap, un peu de R&B. Avec le recul, on ne peut pas dire d’eux qu’ils étaient des spécialistes. A ce moment, c’était suffisant pour m’impressionner. La musique partait et ils semblaient transportés, ne plus faire attention à ce qui les entourait. Je croyais être totalement indifférent au rap mais la passion qui semblait les animer avait quelque chose de fascinant. Et d’attirant.

Au fur et à mesure, je commençais à sympathiser avec eux. C’est vrai, c’était bien plus simple après pour adresser à la parole aux filles les plus âgées. Ils avaient tous deux ramenés une dizaine de compilations. De gros marqueurs noirs annonçaient sur des Cd’s gravés des titres telles que « Rap, été 2000 » ou encore « Best of Notorious B.I.G ». Plusieurs titres m’avaient marqué. Impossible de me souvenir de tous précisément. En vrac, « Da Rockwilder » de Redman et Method Man et « Oh Boy » de Cam’ron m’avaient bien plu. En réalite, le meilleur était à venir.
Pour toute personne qui ne connaît strictement rien au rap, Tupac est une sorte de mythe. Un « truc » indéfinissable dont les grands parlent en termes éminemment élogieux. On ne sait pas ce que ça vaut, à quoi ça ressemble mais c’est obligatoirement génial. Surtout depuis que ce Thug de malheur avait eu la mauvaise idée de s’en aller un 13 septembre 1996. Moi, j’étais comme tous les néophytes. On m’en avait parlé. Un de mes meilleurs potes, Paul, avait un fond d’écran sur son PC représentant un tag de Mr Shakur avec la devise « Live by the gun, die by the gun » (oui, oui, c'est bien l'image que vous voyez plus haut) inscrite dessus. Un jour, durant cet été, Nathanael, un de mes deux pygmalions, presse play. J’entends les premières notes de piano. Un piano étonnament chaud suivi d’un chanteur qui semble murmurer des mots que je ne parvenais pas à comprendre. Puis, c’est le choc. Un mec commence à rapper. Une voix à part. Rien à voir avec celle de Nelly que mon collègue m’avait fait subir tout l’après midi, « Hot in Herrre » oblige. Je comprends pas ce qu’il dit, je vous l’ai dit, je n’avais pas encore foulé la Terre de l’Oncle Sam. Ah si, au début il commence par « Come on , come on ». Naïf, je demande qui est donc la personne qui s’est emparée du micro.
« Là ? Mais c’est Tupac ! T’es séché en rap mon gars. » Je me suis gardé de lui dire que le seul album que j’avais acheté cette année là s’appelait « Te amo Italia », une compilation regroupant quelques uns des plus grands tubes de la chanson italienne.
« Ah, c’est ça Tupac… ». Je me suis dit que si Tupac c’était ça, j’aimais bien Tupac.

Le morceau s’appelait « Changes ». Plus rien ne sera comme avant.

jeudi 3 juillet 2008

Pourquoi il faut acheter "Trésors enfouis volume 2"


5 raisons d’aller acheter cet album les yeux fermés

-Parce que le Zoxea de l’époque 95-2000 est bien l’un des rappeurs les plus extraordinaires que le hip hop ait produit.
-Parce que le Dany Dan de l’époque 95-2000 est bien l’un des rappeurs les plus flamboyants que le hip hop ait produit.
-A une époque où les albums, qui empruntent des chemins balisés en suivant les tendances du moment, ont des longévités d’écoute de 15 jours, sortir un disque jazzy confère forcément à ce dernier une couleur atemporelle.
-Parce qu’il est bien meilleur que le Volume 1 qui comportait pourtant son lot de réjouissances
-Parce qu’il s’agit des Sages Poètes de la Rue et que vous connaissez vos classiques.

5 raisons d’aller acheter cet album les yeux ouverts

-Parce que, les yeux fermés, vous ne verriez pas cette superbe pochette montrant le cagibi de Zoxea duquel tant de bombes sont sorties.
-Parce que le texte qui accompagne le livret est terriblement Pozoezet : sincère, amusant et presque enfantin.
-Parce qu’après avoir entendu Dany Dan sur ‘Fumigène’, ‘Jusqu’au boutiste’, ‘Earth wind and fire style’ et ‘J’veux un Sage Po’, vous n’écouterez plus jamais "Poétiquement correct".
-Parce qu’après avoir entendu Booba sur ‘Fumigène’, vous n’écouterez plus jamais "Ouest Side" de la même manière.
-Parce que mêmes les interludes sont bien.

5 raisons de se poser quelques questions.

-Parce que, mine de rien, autant d’enthousiasme pour un album presque anachronique signifie bien qu’on se sent un peu paumé dans le rap actuel. Et surtout, qu’on a envie de parler comme des vieux cons en regrettant un âge d’or qu’on n’a même pas vécu.
-Parce qu’il ne faut pas se mentir : on préfère entendre un projet regroupant des perles des Sages Po créées en 99 plutôt qu’un véritable nouvel album.
-Parce que Melopheelo ne se victimise pas dans les textes de cet album. Inédit.
-Parce que le véritable "Beat de Boul 3", c’est ce disque, pas la bouse que nous avaient concocté les frères Kodjo il y a peu.
-Il paraît que c’est la sœur de Zox et Melo P. qui chante le refrain de ‘J’veux un Sage Po’. Elle y dit qu’elle en veut un, justement, de Sage Po. C’est pas un peu malsain cette affaire ?

dimanche 29 juin 2008

Wild at Heart

Dans un monde parfait...(1)


Nas serait mort après la sortie de Stillmatic. Deux semaines après, un album inédit entièrement produit par Dj Premier fait de lui une putain de légende.

Dieudonné ne lâche pas l’affaire aux Présidentielles de 2007, récolte 8% d’intentions de vote, trouble la gauche qui se voit obligé de lui promette un poste dans son hypothétique futur gouvernement. Il choisira le Ministère de l’Intérieur.

Dany Dan déciderait de mixer ses albums.

Jay-Z ne serait pas revenu avec Kingdom Come mais au cinéma, magnifié par la caméra de De Palma. Qui n’aurait jamais fait « Mission to Mars »

Kubrick aurait fait « Napoléon » avec Pacino avant de s’en aller. Pacino qui n’aurait jamais refusé de jouer dans « Apocalypse Now ».

Carlito aurait buté Benny Blanco au pied de ces foutus escaliers.

Bernard Diomède n’aurait pas soulevé la Coupe du Monde.

Domenech sortirait avec Valérie Damidot, Sarkozy avec Juliette.

Les esthéticiennes ne rachèteraient pas des labels de rap légendaires.

Gyneco serait éternellement resté « nègre, juif et communiste ».

samedi 28 juin 2008

C'est moi qu'ai fait ça ?

On est en 2008 et il existe encore des présentateurs qui, pour accueillir des rappeurs, se sentent obligés de faire des "Yo Yo". Fabe appréciera.

On est en 2008 et Jay-Z, le mec de "Reasonable Doubt" se sape comme Steve Erkel.

On est en 2008 et Jay-Z, le mec de "Reasonable Doubt", est le poto de Gwyneth Paltrow

jeudi 26 juin 2008

Righteous Kill






Robert De Niro et Al Pacino


© Emmett/Furla Films
Galerie complète sur AlloCiné



Non, cette photo n'est pas issue du face à face mythique De Niro/Pacino sur l'aire d'autoroute dans "Heat". Et oui, vous savez évidemment que Michael Mann, en bon sadique qu'il est, n'a shooté aucun plan dans lequel on voit les 2 légendes côte à côte.
Mais là, Jon Avnet, réalisateur de "Righteous Kill" s'est fait plaisir. Un duo de flics à la poursuite d'un meurtrier. Il prend De Niro et Pacino et ravit, par la même occasion, plusieurs générations de cinéphiles.
Par contre, maintenant y a la pression les mecs. Et quand on connaît un peu le background de Jon Avnet ("Red Corner", "88 minutes"), on se dit qu'on a quand même des raisons de douter. Perso, je sens bien le polar nerveux, violent, ponctué de bons dialogues qui fait la part belle au jeu des acteurs. Ce ne sera peut être pas un chef d'oeuvre mais c'est déjà un classique.

mercredi 25 juin 2008

Mais Deckard est-il un réplicant ?

Mine de rien, j'ai de la chance d'habiter à Lille. A côté du cinéma UGC qui ne passe que les films "grand public" se situe un petit cinéma, le Majestic, qui pense aux néo-Bobos dans mon genre. En tout cas, la semaine dernière, il y avait une rétrospective qui permettait aux spectateurs de revoir plusieurs films de science-fiction.
Ainsi, j'ai eu l'occasion de découvrir THX 1138, l'excellent premier film de Georges Lucas (et franchement Robert Duvall est un des acteurs américains les plus sous-estimés), Children of Men avec le charismatique Clive Owen (épatant vraiment et la scène finale où les soldats armés jusqu'aux dents se confrontent à la vision d'un nouveau-né est simplement bouleversante) et j'ai pu revoir Blade Runner. La claque

J'avais déjà vu le film et lu le livre de Phillip K.Dick à l'âge de 12 ans. Et force est de constater que je n'avais pas compris grand chose. Je tenais surtout à le voir pour la présence d'Harrison Ford (Indy oblige) que pour mon intérêt pour les films d'anticipation. J'avais donc le souvenir d'un film de science-fiction assez lent, d'un méchant qui me faisait penser à un super guerrier sorti tout droit de Dragon Ball Z, d'un Harrison Ford étincelant et d'une Sean Young assez laide.

Si le film est, en effet, assez lent, je m'étais trompé sur toute la ligne. Lé méchant n'en est pas un, Sean Young est franchement mignonne et Harrison Ford se contente de faire le job. Une sorte de Robert Mitchum du futur en fait. Mais l'intérêt est ailleurs.

L'histoire, résumée, est celle de Rick DEckard, Harrison Ford donc, dont la mission est d'éliminer tous les androïdes présents sur Los Angeles. Une ville de Los Angeles qui est filmée comme une vaste énigme d'ailleurs. Point de soleil ou de palmiers mais une sorte de cité en ruine constamment plongée dans l'obscurité. Création de l'homme, les Nexus 6, version la plus poussée des androïdes, étaient originellement conçus pour servir d'esclaves aux hommes et les aider à coloniser les planètes avoisinantes. Seulement, ils se sont rapprochés de plus en plus de leur créateur jusqu'à leur emprunter certains de leurs sentiments. Le sentiment d'injustice est sûrement celui qui est le plus mis en évidence dans le film. Créés pour vivre 4 ans, les Nexus-6, avec Roy (magnifiquement interprété par un Rutger Hauer touchant de rigidité) en tête, se rebellent et cherchent à retrouver leur Créateur, Tyrell, afin qu'ils leurs permettent de vivre plus longtemps.

Voilà pour la trame, largement différente du livre de Phillip K.Dick.
Justement, elle permet de mettre en valeur des interrogations que le livre ne permettait pas. Ainsi, la scène du combat entre Roy et Deckard résume presque à elle seule tout le propos du film. D'un côté, on a un Deckard lâche au possible qui redouble de coups bas pour essayer d'en finir avec Roy en voyant bien qu'il est plus faible physiquement que lui. De l'autre, on a Roy, robot plus humais que les humains, qui, habillé tel les athlètes allemands des années 30, cherche à créer des conditions de combat justes, sauve la vie de son ennemi et récite de la poésie avant de mourir. Et puis cette scène est intéressante également parce qu'elle voit le traqueur devenir traqué et inversement.

Et puis évidemment, il y a cette ambiguité que Ridley Scott a entretenu autour du film : Deckard est-il un réplicant ?
Si l'on s'en tient à la version director's cut du réalisateur, il n'y a pas vraiment de doute possible : Deckard est un réplicant. Et en y repensant, quelques allusions sont présentes le long du film. Déjà, l'appartement de Deckard regorge de photos. Or, on apprend dans le film que, pour convaincre les androïdes d'avoir un passé, la Tyrell corporation leur fournit des photos en leur faisant croire qu'elles représentent des membres de leurs familles. Ensuite, il y a cette ténébreuse histoire d'amour entre Harrison Ford, le Blade Runner chasseur, et Sean Young, l'androïde chassée. Le fait que Deckard puisse tomber amoureux d'une Nexus 6 ne signifie pas quelque chose ?
Et puis, enfin, il y a ce rêve récurrent de Deckard au sujet d'une licorne. De la même manière, on sait que l'on implante des souvenirs et des rêves dans l'esprit des robots. Or, le réalisateur insiste sur ce rêvé récurrent et nous met la puce à l'oreille par l'intermédiaire de Gaff, autre Blade Runner. Celui-ci vient voir Deckard après la mort de Roy et lui dit que sa mission est terminée en ajoutant, en parlant de Sean Young, "Dommage qu'elle doive mourir, mais n'en sommes nous pas tous là ?". Cette phrase resterait anecdotique si, lors de la dernière scène, un origami en forme de licorne n'était pas posé devant l'appartement de Deckard alors que celui-ci s'apprêtait à fuir avec sa bien aimée. Or, Deckard n'a parlé de son rêve à personne. Et Gaff passe son temps à faire des origamis.

"Blade Runner", en tout cas, n'est pas un film de science-fiction comme les autres. Pas tout à fait futuriste, pas tout à fait actuel, il propose une vraie réflexion sur l'utilisation de la technologie par les Hommes. Mais aussi sur les Hommes tout court.

Edit : La vidéo plus haut est une interview de Ridley Scott qui donne sa version des choses. Sans commentaire.

Travailler plus


Parce que même si je me suis fait plus rare sur le blog ces derniers temps, je suis toujours actif sur l'abcdrduson. Avec justement 2 chroniques récemment publiées : une qui est d'actualité et qui concerne le nouvel album de Nessbeal et l'autre qui est une sorte de flashback sur le premier street-cd de Youssoupha.

Ca se passe ici :

Nessbeal - Rois sans couronne
Youssoupha - Eternel recommencement

Ne pas faire attention à la photo.

dimanche 8 juin 2008

Abel Ferrara est un petit joueur

La dernière galette visuelle de Néochrome.
Classe.

samedi 7 juin 2008

Kanye West, The Game et Charles- the next bomb- Hamilton

Les mecs sont des mégastars internationales. Et ils lâchent un freestyle l'air de rien, comme s'ils étaient encore en bas de leur quartier. Rien d'extraordinaire. Ca fait juste plaisir.

mardi 3 juin 2008

Caliméro se plaint moi la coquille percée


Là, c'est un post qui fait directement écho au commentaire laissé par mon pote Sam .
Pour faire court, Sam c'est vraiment un type bien. Enfin, on se connaît pas tant que ça mais c'est vraiment l'impression qu'il donne. Une sorte de gendre idéal. Non pire, une sorte de Samuel Benchetrit ). Oui, en plus, ils ont le même prénom.

Sam est classe. Sam est ouvert d'esprit. Sam aime Bill Murray et doit forcément adorer Retour vers le futur. Sam a un Mac, aime la bonne musique, d'où qu'elle vienne. Sam aime même le rap. Mais attention, pas n'importe quel rap. Sam est sélectif et il a bien raison : Common, Blackalicisous, Pete Rock...Respect.
Mais il y a donc un problème : Sam n'aime pas Booba.

Je vais commencer en donnant raison à mon collègue sur un point : Booba n'a pas de véritable identité propre. Sérieux, à l'époque Time Bomb/Lunatic, les influences étaient New Yorkaises et Booba, sur Mauvais Oeil, était une sorte de Prodigy du 92. Sombre, il rappait, selon l'expression consacrée, avec des cailloux dans la bouche et frappait l'auditeur à chaque couplet. Sans faire de pub, je vous renvoie d'ailleurs vers un excellent article . Oui ça vient de l'abcdr et alors ?

Ensuite, 50 Cent est arrivé c'est vrai et a bousillé le rap français. Alors Booba, sur la (belle) cover de Panthéon, apparaît torse nu.
Et puis, aujourd'hui, NY est un peu à la ramasse, c'est le dirty south qui a la côte. Alors Booba fait son Young Jeezy. C'est vrai et incontestable.

Seulement, et j'aimerai convaincre Sam de la véracité de cette affirmation, c'est en réalité tout le rap français qui n'a jamais trouvé d'identité. Depuis le départ, les rappeurs français ne font que reproduire, avec quelques années de retard, ce qui se passe outre-Atlantique.
Vrai: Sur le premier album d'IAM, la façon dont Akhenaton pompe parfois les placements de Rakim est flagrante. Sur un morceau, il rappera même en anglais.
Au début des années 90, la norme à New York est aux beats jazzy avec des groupes comme A Tribe Called quest, la Native Tongue, Pete Rock et CL Smooth...Du coup, en France, ces influences se retrouvent. Solaar, les Sages Po, Fabe, la Cliqua, Soon E MC, tous emboîtent le pas aux américains...Avec quelques années de retard, bien sûr.
Le Wu Tang ramène un délir shaolin en 95 ? IAM s'en inspirera en 97.
N.W.A crée le G Funk au début des années 90 ? Des groupes comme TSN en reproduiront les sonorités 3 ou 4 ans plus tard.

Ce que je veux dire c'est que, comme ses aînés et ses contemporains, Booba ne doit écouter que du rap américain. Et cherche constamment à s'en inspirer.
Après on peut regretter ce qu'est devenu le rap, l'avènement du dirty south, l'anonymat dans lequel sont laissées les cramés qui samplent encore des gros vynils poussiéreux de soul...Mais c'est une autre histoire.

En gros, Booba ne fait pas grand chose de différent des autres rappeurs français. Il le fait seulement mieux. Son prochain album risque sincèrement de nous foutre une grosse claque. Pourtant, on sent venir le truc gros comme une maison. Rien de révolutionnaire au niveau des prods, ce sera sûrement du bon gros dirty produit par Phrequincy et Animalsons avec peut être 2 ou 3 surprises. Et un Booba omniprésent qui va enchaîner les phases choc, comme d'hab.

A la décharge de Booba, force est de constater que le mec n'a jamais changé de discours.
En 1995, époque Beat de Boul, il sort "Cash Flow".
"L'argent pourrit les gens, je serai pourri jusqu'à l'os, du cash plein les poches, des meufs et puis des porches, BMW, Rolex et autres bijoux, bientôt toutes les biatch du coin me feront des bisous"
Authentik.

Ce que je veux dire c'est que Booba, comme Jay-z ou 2pac ou je ne sais quel MC Iwantsomebitchesandmoney, parle depuis le départ de cash, de meufs, d'histoires de ghetto et de comment il est trop fort quand il prend le micro. Classique. Mais c'est juste super bien fait.

On pourrait passer des heures à parler des phases de Booba. Thomas Ravier l'avait déjà parfaitement fait pour un article paru dans la NRF. Ceci dit, je comprends qu'on n'accroche pas, qu'on puisse lui reprocher de trop jouer sur savoix pour faire passer quelques formules fainéantes...J'accepte.
Mais quand Akhenaton lance un "Tu joues au Milan parce que ton rap est Kaka/caca" ou que Solaar force la rime en rappant "Un Conquistador est un con qui s'adore", c'est pas génialissime non plus.

Quoi qu'il en soit, Booba a réussi son coup. On parle de lui.

Un jour je bosserai chez Apple...


...En attendant, j'ai la chance, depuis peu, d'avoir intégré la rédaction du meilleur webzine hip hop français (si si c'est vrai) : l'abcdrduson. En espérant ne pas faire baisser le niveau bien sûr...

Pour ceux qui ne connaissent pas (bande de païens), c'est à base d'interviews, de chroniques, d'articles, de mix(un tout récent mix en hommage à Pimp C est dispo, merci à Nemo!)...Avec un forum souvent haut en couleurs en plus.

Juste pour dire que je suis super heureux de consacrer du temps à ce site maintenant.

Deux de mes chros y ont déjà été publiées et ça se passe là :

Dany Dan - Poétiquement correct
Seth Gueko - Patate de forain

lundi 2 juin 2008

Les mecs attendent mon skeud comme certains le Prophète


Ca y est.
On se demande encore s'il faut y croire ou pas. Enfin, Tha Carter III, 6ème album de Weezy, est disponible sur le net. Depuis presque 3 ans, toute la planète hip hop attendait ça. Rapidement, Lil Wayne s'est autoproclamé "Best rapper alive". Forcément, ç'est déroutant. Pour bon nombre d'auditeurs, les grands rappeurs du Sud se comptent sur les doigts d'une main. Dans les top 10, Andre 3000 ou Scarface revenaient souvent mais on n'allait quand même pas prendre au sérieux un obscur membre des Cash Money Millionnaires.

En fait, si. Depuis Tha Carter II, Lil Wayne est passé pour un homosexuel, est apparu sur la plupart des projets ayant un semblant de lien avec le rap, a enchaîné les mixtapes et largué quelques uns des meilleurs morceaux de ces dernières années. Je sais pas pour vous mais "I feel like dying" provoque toujours le même ravissement chez moi.

Tout s'est passé dans la nuit de vendredi à samedi. Ca m'a rappelé l'effervescence qui entourait les sorties du Black album et de Kingdom come de Jay-Z. Pour le premier, le parallèle avec Tha Carter III est d'ailleurs cohérent. Comme "Lollipop", le premier single du Black Album, "Change clothes", avait un petit peu refroidi le public. Seulement, là où "Change clothes" avait pu décevoir par son côté prévisible (alors qu'on annonçait Dre et Primo à la prod, le single est des Neptunes), "Lollipop" a clairement dérouté l'assemblée. Que fallait-il en penser ? Du mal, forcément. Et puis, après quelques écoutes, on se rend compte que la mélodie est diablement entêtante. On n'aime pas mais ça reste dans la tête. Peut être qu'on aime un petit peu d'ailleurs mais qu'on ne veut pas se l'avouer. En tout cas, "Lollipop" est un tube en puissance.

Petit à petit, les blogs et les forums hip hop du monde entier ont commencé à s'exciter. Vers 1H du matin, on avait déjà près de 9 morceaux, sans vraiment savoir s'ils seraient tous dans la version finale de l'album. "La la", "Comfortable", "playin' with fire", "A milli" qui tournait déjà depuis quelques semaines, "3 peat", "Let the beat build" étaient déjà disponibles. Impossible de juger ces morceaux après une première écoute, encore partagé entre la surprise et l'excitation.

Ah, et puis un autre morceau était disponible. "Mr Carter". Morceau sur lequel le "Best rapper alive" croise le mic avec le "Best rapper retired" (enfin, retraité quand ça l'arrange quoi). Les 2 carter, Dwayne et Sean. On a tout dit sur eux. Quand Lil Wayne a brûlé le mic et éclipsé la première prestation de Jay sur "Show me what you got", certains y ont vu une sorte de diss indirect. Quand Jay-Z est apparu sur le dernier album de T.I pour le morceau "Watch what you say to me", on a parlé d'attaque, indirecte encore, envers Weezy. La phase "my DNA in your music" était censée reprocher à Lil Wayne de copier Hova.
On s'est finalement dit que tout ça n'était pas grand chose quand le Roi a invité le Prince pour un inattendu "Hello Brooklyn" sur American Gangster. "Hello Brooklyn" est un peu à American Gangster ce qu'était "Renegade" au Blueprint. Un ovni totalement décalé avec le reste de l'album. Seulement, là ou les 2 couplets d'Eminem ont mis tout l'univers d'accord, cette première collaboration entre les 2 Carter n'a pas complètement convaincu. Il fallait remédier à ça. Comme quand Jay et Nas ont remis le couvert avec "Success" après un "Black Republican" qui a laissé le public sur sa faim. Oui j'adore faire des comparaisons douteuses comme ça.

Bref, ils ont fait "Mr Carter" en tout cas. L'an dernier, au moment où j'ai écouté "Roc boys", j'ai compris que ce serait le morceau de l'année. A mes yeux en tout cas. Ca vaut ce que ça vaut. Quoi qu'il en soit, j'ai eu exactement le même sentiment en découvrant "Mr Carter". Je l'écoute depuis samedi, environ 1H du mat, et il est déjà à la 6ème place de mes 25 morceaux les plus écoutés dans Itunes. Inutile d'en dire davantage.

Sinon, l'album tue. Mais trop. Il paraît que ce n'est même pas la version finale qui sera dispo dans les bacs, que des modifications y seront encore apportées. Tant mieux. J'avoue que j'aimerai avoir le courage de ne pas télécharger ces albums que j'attends tellement et de retrouver l'excitation propre à ces moments où tu sors le disque du boîtier sans vraiment savoir à quoi t'attendre. Mais je suis trop faible. Un petit lien rapidshare et je craque. Alors si Weezy pouvait apporter quelques modifs d'ici là, ça me permettrait de retrouver un peu ce sentiment quand j'irai acheter sa galette.

Je suis pas en train de dire que l'album est parfait ou que c'est un classique. J'ai d'ailleurs arrêté de rentrer dans ces débats sans fin visant à déterminer si tel album est un classique ou pas. On ne sera jamais mis d'accord sur la définition de ce terme: c'est quoi un classique, un album à 20/20 ou un disque qui marque l'histoire ? Si tu prends la première définition, des diques comme The Best Part de J Live ou le sous estimé It was written de Nas mériteraient le statut. Si on se base uniquement sur le deuxième critère, Get rich or die try'in en est forcément un tant il est évident qu'il y a un avant et un après cet album.
Tha Carter III aussi est un classique si on se fie à ce critère. Classique avant même de sortir. Weezy pourrait flatuler sur 15 pistes, il y aurait quand même événement.

En lien, je ne vais pas mettre l'album. Ca se trouve très facilement sur le net. Par contre, un forumer (ANU de l'abcdr pour ne pas le citer) a eu la bonne idée de poster un lien vers tous les derniers morceaux marquants de Weezy qui ne figurent pas sur l'album. Histoire de.

Carter III Left overs

vendredi 23 mai 2008

Indy a bu dans la coupe du Graal, Indy est immortel


C'est définitif, Cannes n'est qu'un ramassis de critiques sortis tout droit des "Cahiers du Cinéma". Blasés jusqu'à la moelle, ils sont incapables de visionner un film comme il devrait l'être. Parce que oui, Spielberg n'est pas les frères Dardenne et Harrison Ford n'est pas Jérémy Rénier. Tant mieux.

On a donc entendu et lu ici et là que ce quatrième volet écornait la fabuleuse légende d'Indiana Jones. Bande de putains
Ce ne sont bien sûr que des paroles désespérées sorties de la bouche de personnes qui ne voulaient pas apprécier le film. L'idéal est vraiment de ne lire aucune critique (comme pour tous les films d'ailleurs) histoire de n'être conditionné par aucun avis émis par un illustre saligaud. Et surtout, il faut abandonner toute idée même d'objectivité.

Les adultes ont aimé les premiers Indiana Jones parce que le genre était nouveau, qu'ils n'avaient jamais vu une telle dose de scènes d'actions aussi bien menées, un héros aussi cool (ouvrant d'ailleurs le chemin aux John Mclane et compagnie) et des histoires semblant sorties tout droit de leurs bandes dessinées favorites. Quant aux enfants, nous les avions aimé simplement parce que ces films étaient fait pour nous. Malgré leur violence et le goût prononcé de Spielberg pour tuer ses méchants de la manière la plus gore possible, on avait irrésistiblement envie d'aller acheter un chapeau et de se rouler dans la forêt après avoir vu le film.
Et bien, pour apprécier ce quatrième volet, il suffit de se remettre dans cet état d'esprit.

En plus de multiplier les références à la trilogie initiale, "Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal" s'inscrit dans la parfaite lignée des premiers épisodes. Indiana Jones est encore plus cultivé et n'a rien perdu de son sourire en coin. Les autres personnages ne sont que des seconds couteaux servant à le mettre en valeur un petit peu comme dans "Indiana Jones et le temple maudit". Spielberg n'a d'yeux que pour Harrison Ford et c'est tant mieux. Le film prouve une nouvelle fois que c'est le rôle de sa vie et que personne d'autre n'aurait pu jouer Indy. Fuck Tom Selleck.

Bref, on sort du film comme d'un grand spectacle. Heureux et en ayant trouvé ça trop court. Indy est grand, Spielberg est grand, Lucas est grand.

Et Votez Eisenhower.

mercredi 21 mai 2008

T'entends pas ou quoi ?!

Il faut dire que j'ai toujours plus ou moins détesté les Neg Marrons. Enfin surtout Jacky. Il a beau avoir posé quelques très bons refrains au cours de sa carrière, j'appréhendais toujours de le voir sur un quelconque tracklisting. Ca doit être dû à l'émission "Couvre-feu" et à ses gimmicks que je trouve pour la plupart insupportables.

Mais là quand même, c'est autre chose. Outre le fait que Cesaria Evora soit de la partie et reprenne le célèbre refrain de "Petit pays", le morceau est vraiment rafraichissant. Je m'y connais pas vraiment mais ça a l'air d'être du "vrai" reggae dans le sens où ça s'écarte des derniers singles du groupe qui frisaient parfois l'imposture.
Bref, j'adore ce son. Si l'album est dans cette veine, j'achète. Et je me réconcilie avec Jacky.

Un gun et un chauve

Eh merde, il est de retour...

dimanche 18 mai 2008

Le John Mclane du rap

C'est clair, The Game est un sacré artiste. Il a déjà remis la westcoast au goût du jour - ce qui n'était franchement pas gagné-, réussi à quitter le G Unit sans problèmes et en se permettant même d'éclipser 50, travaillé avec toutes ses idoles, réalisé 2 vrais classiques comme on en fait de moins en moins et il y a de grandes chances qu'il continue sur sa lancée.

A mon avis, "Pain" va être le single de l'année, vraiment. En même temps Game a sorti et clipé un ghetto anthem avec "911 is a joke". La mécanique est parfaitement huilée. En fait, le titre de cet article est mauvais. The Game c'est plutôt l'Olympique Lyonnais du rap : peu importe quel chemin il emprunte, à la fin il gagne toujours. En gros, le 3ème album sera classique ou ne sera pas.

samedi 10 mai 2008

Mass ou l'art du retour gagnant

M.A.S.S, pour ceux qui auraient la mémoire courte, c'était ce MC vraiment doué qui avait intégré B.O.S.S à un moment. Et puis, comme pour beaucoup d'autres, les chose ne sont pas très bien passées et il a quitté la navire en cours de route...

Quoi qu'il en soit, il revient avec ce morceau, "Musique". Et ça dépote sévèrement. Je ne sais pas si ça annonce un album, une tape, une compil...Alors si quelqu'un a des infos...

dimanche 27 avril 2008

Amanda la Diva

Elle avait un nom prédestiné.

La semaine de l'archéologie


Oui, Messieurs, l'archéologie est remise au goût du jour. Et c'est tant mieux.
Le 22 mai va sortir le film le plus exictant de l'année. Le 4ème volet de ce qui est, à ce jour, la plus extraordinaire des trilogies cinématographiques jamais réalisée (Retour vers le Futur et Le parrain c'est bien...Mais Indy les fouette). Bref, ce sera l'occasion pour nous de vouloir changer d'orientation pour tous se reconvertir dans l'archéologie.

Et puis, le 21 mai, il va se passer quelque chose. Il s'agit encore d'aventure et de chasses aux trésors. Il s'agit encore de réactualiser d'anciennes icônes un petit peu dépassées ces derniers temps. le 21 mai, "Trésors enfouis volume 2" des Sages Poètes de la rue sera dans les bacs. On ne sait pas encore trop quoi en penser. Au vu de Beat de Boul 3, on se dit qu'on serait déjà heureux que ce deuxième volume atteigne le niveau du premier. Et puis des choses nous permettent d'espérer. Tout d'abord, l'inusable Dany Dan. Ce type était en avance en 95. Il n'a même pas eu besoin d'évoluer. Impossible de faire autre chose que bouger la tête quand il débite ses vers. Ce type est un génie sur qui le temps n'a aucune emprise. Et puis, Zox, malgré une attitude quelque peu incompréhensible parfois, reste Zox. Il n'y a qu'à écouter son couplet sur le dernier album de Swift Guad pour s'en convaincre. Sans oublier Melo P, Calimelo, celui dont tout le monde voudrait se dispenser alors qu'il est indispensable. Qu'il ressorte sa MPC et ses vynils chopés à Londres. Le reste suivra tout seul.

Indiana Jones, les Sages Po, même combat.

dimanche 20 avril 2008

Pour les fous du détail


Au hasard de vos longues nuits d'errance sur le web, vous êtes peut être déjà tombé sur ce blog .

En tout cas, voici un article que j'ai fait pour detailsmatter et qui est paru en début de semaine dernière.

Malgré les dires de Booba, IAM n’est pas encore de l’Antiquité. Du moins, les membres du groupe s’évertuent à prouver le contraire. Près de 20 ans après la tape « Concept », Iam est encore là et a sorti un 5ème album en 2007. Si le disque m’avait paru quelque peu déroutant au départ, une écoute un peu plus approfondie avait fini par me convaincre que « Saison 5 » aurait mérité un accueil un peu plus chaleureux à sa sortie. Justement, un des sons les plus décriés de leur dernier album est sûrement Coupe le Cake dont le style a désarçonné plus d’un auditeur. Seulement, en visionnant le clip pour la première fois, une chose me frappe. Il ne s’agit pas des bruitages posés à la place des rimes ou des multiples effets du clip dont le réalisateur a sûrement abusé. Non, ce qui m’alertait était le couplet de Shurik’n et cette phrase dont je n’arrivais pas à me défaire : « Y a Haribo pour le sucré, nous on donne dans l’acide ».

Soudain, je me suis rappelé de certaines discussions que j’avais eu avec un ami. A plusieurs reprises, nous nous étions rendus compte que Shurik’n avait tendance à user de certaines « métaphores alimentaires ». Mais finalement, ces références étaient elles aussi présentes qu’on le pensait ou avions nous surestimé le phénomène ? Je décidai donc de me replonger dans les différentes apparitions de Shurik’n et Dieu sait si elles sont nombreuses. Finalement, il est clair que le rapport de Geoffroy Mussard à la nourriture tourne à l’obsession. Alors, facilité d’écriture ou véritable angoisse à l’idée de pouvoir un jour ne pas manger à sa faim ?

Qu’elles soient discrètes (« Le mangeur d’âmes à chaque repas s’abreuve de nos rancœurs » sur La fin de leur monde ) ou qu’elles soient des éléments marquants des couplets de Shurik’n (« Alors on mangeait pas tous les midis, les pates ou le riz c’étaient les soirs de fête, sinon c’était döner cousin, sauce blanche, sans oignons, 2 cannettes » sur Nos heures de gloire), le rapport à la nourriture, qu’il se manifeste par l’évocation du repas, de simples aliments ou qu’il soit là pour illustrer la misère dans laquelle vit toute une frange de la société française, est toujours extrêmement présent.

Souvent, la nourriture est là pour signifier le contraste entre la France d’en haut et celle d’en bas pour reprendre l’expression consacrée d’un ancien Premier Ministre au faciès de mafieux. Qu’il s’agisse « d’images trop crues pour un beauf devant sa viande trop cuite » (La fin de leur monde) ou des « plus jeunes émerveillés par tant de billets, le genre de gâteau qu’ils ne se lassent pas de goûter » (L’enfer), il s’agit constamment de dénoncer l’abondance dont jouissent certains et les restes laissés aux autres, aux « nôtres » (« On parle de gastronomie, les nôtres crèvent la dalle » sur United). Mais le contraste en question est également culturel comme Shurik’n le souligne sur United lorsqu’il dit « On parle de riz, d’harissa, eux parlent vin et fromage ».

On a le sentiment que ces métaphores agissent comme un déclencheur sur Shurik’n qui peut ensuite laisser son écriture, que d’aucuns qualifieraient de « socialement engagée », s’exprimer pleinement. Qu’il soit en collaboration sur des projets extérieurs à son « clan » marseillais (« Elevés au pain même pas grillé » sur Animalement votre), avec IAM (« Pourquoi lui se gave de saumon sur lit de caviar ? » sur Nés sous la même étoile) ou en solo (« « Les gosses croquent la mort à pleines dents comme dans une barre de Lion, les carries c’est rien, on s’en remet et puis un jour tu mords trop fort et là tu perds ton dentier sur ton pallier » sur Rêves ou « Les personnalités mangent, laissent les miettes et prennent l’argent pour un élixir d’immortalité » sur L.E.F), la récurrence du thème est troublante.

Encore plus édifiant, sur J’attends, il met en scène dans son 3ème couplet un prisonnier qui vit son dernier jour avant d’être exécuté. Et la manière dont il commence son couplet est sans équivoque : « Dernier matin, dernier déjeuner, dernière tartine beurrée ». Là encore, on comprend l’importance de l’alimentation dans l’imagerie de Shurik’n. Pour bien nous faire comprendre à quel point il est important de pouvoir manger sa faim, il insiste sur les dernières bouchées du condamné à mort. Pour celui qui aime « les proses comme les pates al dente » (Oncle Shu), on comprend alors mieux la signification de phrases telles que « pense à ceux qui vivent au foyer avant de grimacer devant ta purée » sur La Lettre.

« De boîtes de conserve en boîtes de conserve » (Rêves), Shurik’n livre des textes souvent désespérés semblant proposer une logique relativement binaire des choses. Il y a « nous » qui sommes dans le besoin permanent et il y a « vous » qui « nous » mettez constamment des bâtons dans les roues et monopolisez tous les avantages. Shurik’n, s’il a sûrement acquis un niveau de vie relativement confortable avec le temps, se sent membre à part entière de la première catégorie. Cela fait-il écho à une enfance difficile dans laquelle Shurik’n aurait dû se priver ? Sûrement si l’on écoute celui qui semble avoir peur de finir « chaque soir finir dans un deux pièces meublés, lassé par le pain quotidien, marre de cette tranche de vie racie » (Y a pas le choix). Ainsi, sa phrase sur La lettre semble confirmer cette hypothèse : « J’étais pas en guenille non plus mais au goûter y avait pas de pépito ».

Cette liste d’exemple n’est même pas exhaustive. En effet, une bonne vingtaine de références du même acabit pourrait encore être mentionnées. Alors, facilité d’écriture ou véritable angoisse à l’idée de pouvoir un jour ne pas manger à sa faim ?

[Merci à danydaz187 et à nos longues discussions]

samedi 19 avril 2008

Tu connais le rap de rue ? Tu connais pas le rap de rue !

C'est bon. Faîtes passer le message à tous ces rappeurs dits de "rue": Prenez votre retraite. Rangez les mics et vos synthés déglingués. Oubliez vos insultes gratuites et vos clips réalisés caméra à l'épaule.
Vous ne ferez jamais mieux que ça.

"J'rêve d'un palaaace, aux Bahaaaamas, pour l'instant je ramaaaase les chiens de la caaaassse".

vendredi 18 avril 2008

Le Wu Tang est mort. Vive le Wu Tang !

C'est clair, le Wu c'est fini. Tant mieux. 8 diagrams met clairement fin à la fabuleuse histoire du groupe et on ne voit pas comment il pourrait se réunir à nouveau.

On sait la difficulté qu'a eu RZA a rassembler les membres du groupe pour ce dernier album. La preuve en est avec les 2 clips déjà parus dans lesquels on ne voit, à aucun moment, les membres du groupe ensemble.

Et pourtant 8 diagrams est bon, très bon même. Peu importe les conditions dans lesquelles il a été réalisé, l'album contient largement son lot de pépites. Peut être que le manque de conviction de certains à se lancer dans ce projet les a poussé à offrir des couplets sans fioritures, classiques. Ca tombe bien, c'est ce que les fans demandaient, du Wu tang classique.

Nouveau clip avec "The heart gently weeps" mis en image. Un sample des Beatles, Erykah Badu au refrain et des couplets wutangclanien. Si on ne voit que RZA, qui semble se démener pour tenter de donner encore l'impression d'une improbable unité au sein du Wu, l'imagerie asiatique est toujours présente et les images très belles.

Allez, on se replonge tous dans 8 diagrams.

jeudi 17 avril 2008

The return of the MC



C'est vrai que la pochette a l'air d'annoncer la prochaine comédie de Martin Lawrence réalisée par John Whitesell. Il n'en est rien.

Il s'agit du retour du rappeur de Pee. Prodigy. Le rappeur qui a marqué le rap américain de son empreinte tout en changeant le rap français à jamais.
Ressortez les violons et rangez vos décapotables. Enfilez vos Timberland parce qu'il va sacrément pleuvoir sur la planète Hip Hop. La "Sombritude", comme dirait Nubi, est de retour.

"Return of the Mac" sorti l'année dernière était bien. Rien à dire. Gros boulot d'Alchemist qui a mis Pee en orbite pour nous servir de nouvelles pépites lyricales. "Mac 10 handle" quoi. Ce projet, c'était soulful. New Yorkais mais tout de même différent de l'ambiance caractéristique de Mobb Deep et d'H.N.I.C.

Faîtes désormais place à H.N.I.C part II, successeur du premier album archi classique. Inutile de tergiverser pour savoir si la suite est meilleure, moins bonne, aussi bonne que le premier opus. Après quelques écoutes, on peut juste dire que cet album est le digne successeur du premier. Et "ABC" est sans aucun doute le meilleur morceau de l'année 2008.

Parce que je suis un type bien et que cet album doit être acheté, je ne mettrai pas de lien pour télécharger l'album entier (et puis ça se trouve très facilement en plus). Je me contenterai de poster seulement 2 morceaux, un produit par Sid Roams (le vrai producteur de cet album) et l'autre par Alchemist.

Click Clack
Veterans Memorial II

The Champion is here.

mercredi 16 avril 2008

Dieudonné est un petit joueur

La vidéo de Dieudonné chez Fogiel, vous vous en souvenez n'est ce pas ? Celle qui a suffit à évincer littéralement Dieudonné de l'espace médiatique à cause d'un "Heil Israel" que personne n'a vu mais que tout le monde s'est empressé de condamner. Et bien, cette vidéo, en terme de provoc, c'est petit. Je vous assure, on faisait carrément dans le gros oeuvre dans les années 80.

La preuve en images. Et Desproges est une gloire nationale, pas un comique désavoué obligé de jouer dans un théâtre du 11ème arrondissement ayant une capacité de 300 places pour continuer à se produire.

mardi 15 avril 2008

Ladies love Cool James

Question : Going Back to Cali est il le plus grand clip de rap de l'histoire ?
Le visuel nous plonge dans une ambiance très Frères Coen période Barton Fink, les filles semblent tout droit sorties d'American Graffiti et LL Cool J a le flegme de Robert Mitchum. En plus, on voit Rick Rubin.

Classic .

Mea Culpa

Nessbeal est de retour avec un nouvel album "Rois sans couronne" qui sortira le 9 juin prochain. L'occasion pour moi de me replonger sur la discographie du bonhomme.

Nessbeal, je l'avais connu par le biais de Booba et, notamment, de sa prestation remarquée sur le titre "Baby" présent sur Panthéon. Les strings et les nibards présents dans le clip avaient choqué tout le monde et les lyrics des 2 MC's n'étaient pas franchement sensationnels.
Après ça, j'avais entendu Nessbeal sur quelques sons avec les Dissidens et, au moment de la sortie de son premier album, j'avais du tomber sur une interview de lui dans laquelle il m'avait semblé qu'il racontait tout et surtout n'importe quoi. Il n'en a pas fallu davantage pour que je me fasse définitivement une idée de lui. Nessbeal ne m'intéressait pas.

Et puis arrive un teaser de "Rois sans couronne" réalisé par Chris Macary, le mec qui est à l'origine des meilleurs clips de ces 2 dernières années ("93 tu peux pas test" entre autres). 1 minute intriguante. Les images sont belles mais semblent dépeindre la misère française. En noir et blanc, on voit Nessbeal, au mileu d'une cité, enfiler une chaîne sur laquelle un "N" apparaît. Et c'est fini.

Forcément, j'en ai profité pour me repencher sur le premier album "La mélodie des briques". Et 3 ans après, j'ai enfin compris l'engouement de la plupart des gens pour Nessbeal. La plume est acérée et désespérée. Sans fioritures, Nessbeal livre le fond de ses pensées sur 15 titres d'excellente facture. Il n'est jamais trop tard pour le dire : "La mélodie des briques" est un must have.

Le premier extrait du prochain album laisse penser que Nessbeal continue sur la même lancée. Tant mieux.

Anti Tecktonik

Après la chasse aux skins, la chasse aux coupes de mulet. C'est plus facile en plus.

Ils sont forts ces Américains.

Comment ne pas bouger la tête ?
Et Twista confirme qu'il est vraiment un rapper de featuring. Ne lui confiez pas un album entier mais invitez le sur un titre et il déboîtera l'instru.

C'est beau les Etats-Unis. Fuck Guantanamo.

Proof and Eminem Freestyle *Very Rare*

Ca fait deux ans que Proof, meilleur rapper de D12 après le blondinet, est décédé. Lex mixtapes et les hommages fleurissent pour rappeler qu'il était un exceptionnel rapper. Dommage qu'il ait fallu qu'il s'en aille pour qu'il commence, enfin, à faire l'unanimité sur son compte.

Bref, cette vidéo est unique. D'abord parce qu'on voit Eminem rapper comme on le reverra sûrement plus jamais. Il a le sourire, il freestyle avec son pote et le moment nous rappelle forcément une scène d'8 mile où B Rabbit répare sa caisse avec son pote Future. Ensuite, parce qu'elle fait partie des rares vidéos que l'on a de Proof en dehors des différents clips dans lesquels il est apparu.

P.S : Amine, on peut faire la même, j'en suis sûr. Galère tel un byzantin mec.

Sandwich à l'omelette

Classique, ce morceau sorti en 94 sur Prose combat, deuxième album de Solaar, est sûrement un des tous meilleurs titres que le rap français ait jamais produit. En plus d'être à l'origine du titre de ce blog, Solaar lâche 3 fabuleux couplets, simples et abstraits à la fois, sur une prod Peterockienne de Jimmy Jay.

Toute une époque.

P.S : Ici (http://video.mytaratata.com/video/iLyROoaftNlW.html) la version remix d' Obsolète en live à Taratata. Avec les Sages Po et Ménélik. Si vous aussi vous avez pleuré en voyant ce live pour la première fois, alors vous êtes mon ami.

Dieudonné chez Fogiel

Tout le monde connaît cette vidéo. Enfin, tout le monde sait qu'elle existe. Mais combient l'ont vu ?
En tout cas, elle mérité d'être vue et revue. Tout est surréaliste dans ce moment de télévision. Jamel, mort de rire, scandant à tue tête que Dieudo est le meilleur. Avant de se désolidariser quelques semaines plus tard lorsque les choses commenceront à virer chocolat. Shirley et Dino, complètement ahuris. Arianne Massenet qui semble subjuguée par l'aura du bonhomme. Fogiel dont le visage se décompose au fur et à mesure du sketch. La standing ovation que le public réserve à Dieudonné. Dieudonné, justement, qui présente un sketch complètement improvisé, bancal, maladroit mais drôle.
Mais le plus surréaliste est sûrement le décalage entre l'attitude des gens sur ce plateau (malgré la présence d'un malaise sous-jacent) et les colibets que subira Dieudonné pendant l'année suivante. C'est une sorte de quart d'heure de gloire à l'envers ce moment.

Plus qu'un simple moment de télévision, cette vidéo se doit d'être revue.
"Ca me paraît important".

Cam'Ron - Killa Cam The Full Music Video

Parce que me réveiller avec ce morceau ce matin a suffit pour me donner le sourire toute la journée.
Parce qu'un morceau de Cam'ron c'est transversal. Qu'il fasse beau, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'on soit en caisse ou en soirée, le son est toujours aussi bon. Cam'ron, c'est Daz Dillinger et AZ en une personne.
Parce qu'en costume ou en baggy jean, Cam'ron est toujours un tueur.
Parce que Cam'ron est un super héros.

lundi 14 avril 2008

La Guerre des Mondes


Vous ne pouvez pas ne pas savoir que nos pires ennemis sont les Chinois. Que ces gens sont des monstes, tortionnaires dans leur grande majorité et ne connaissant absolument rien à la démocratie. Ils bouffent tout le pétrole et refilent, en plus, des jouets mortels à nos belles têtes blondes. Et ils n'y connaissent rien en sport. Si si, les médias français l'ont dit. Donc c'est vrai. Forcément, en France nous avons une véritable démocratie dans laquelle une parfaite objectivité règne.

Sérieusement, je nai absoluement pas comme projet de réhabiliter la démocratie chinoise ici. Comme tout le monde, je suis choqué par ce qui s'y passe. Un type comme moi qui écrit des conneries sur un blog lorsqu'il n'a rien de mieux à faire peut prendre 3 ans de prison à Pékin. L'addition est salée. Et évidemment il s'y passe des choses bien plus terribles. Ca je le sais, les médias n'arrêtent pas de me le rappeler en ce moment.

Le véritable problème c'est que, concernant les Jeux Olympiques, le reproche de manque de démocratie apparaît réellement comme un prétexte. Depuis deux ans, on nous fait comprendre qu'il est de notre devoir de commencer à détester les Chinois. Histoire de nous préparer que lorsque les USA leur feront la guerre d'ici 30 ans (à moins que ça ne soit l'inverse), notre camp est déjà choisi. Pour nous, les Chinois ne représentent que batons dans les roues. A cause d'eux, notre consommation d'énergie est perturbée et nous devons sortir plus rapidement du pétrole. Les entreprises françaises délocalisent là bas. Dans le même temps, l'économie chinoise nous passe devant parce que les Chinois ne respectent pas les règles du libre-échange. La Chine tient les ficelles au Darfour. En plus de cela, la pays est une dictature de petis communistes tous plus sanguinaires les uns que les autres.

Ceci est le message récurrent des médias ces dernières années. Non pas que ces éléments soient faux mais il est intéressant de remarquer à quel point le trait est marqué. Aujourd'hui, on reproche aux Chinois d'avoir gagné la bataille pour organiser les Jeux Olympiques. Quel est l'argument invoqué ? Les Jeux Olympiques ne peuvent pas se tenir dans un pays non démocratique. Oui, les Jeux Olympiques sont nés en Grèce, berceau de la démocratie par la même occasion. Il est donc aberrant que la prochaine échéance se déroule en Chine...Non ?

Désolé mais l'argument ne tient pas. D'autant plus lorsque que c'est David Douillet en personne qui vient nous dire qu'il faudra faire un geste fort là bas. N'est pas Mohammed Ali qui veut quand même. Alors plutôt que de nous dire que l'Occident se doit d'avoir une sérieuse dent contre les Chinois, on invoque l'argument démocratique. Très bien.

Mais qu'en aurait-il été si les Jeux Olympiques avaient lieu , je ne sais pas moi,...Tiens à Atlanta par exemple ? Point de contestation ou de révolte. Tout les athlètes français se réjouiraient à l'idée de partir là bas. Comme d'habitude, ils ne ramèneraient que 3 médailles d'or mais au moins ils auraient du temps pour visiter.

Et pourtant, les USA, n'en déplaise à BHL, ne sont pas que "la plus grande démocratie du monde". C'est aussi Guantanamo...par exemple, hein. Alors Guantanamo, c'est peut être plus exotique que Pékin mais en terme de démocratie, ça n'est pas vraiment un cas d'école. On peut rétorquer que ça n'est pas comparable et qu'en terme quantitatifs, les actes antidémocratiques initiés par les Américains sont bien moins fréquents que ceux qui ont lieu en Chine. Peut être. Mais j'ai cru comprendre que la démocratie était un principe avec lequel on ne badinait pas. A partir du moment où on contrevient à ce principe, on est hors des clous non ? Peu importe que cela arrive une fois dans l'année ou quotidiennement. Dans le cas des Etats-Unis, je ne crois pas que Guantanamo ferme les jours fériés.

Tout ça pour dire à quel point la manipulation actuelle des médias est détestable. La critique de la Chine est virulente et a pour effet de créer d'innombrables préjugés au sujet des Chinois. Franchement, si les pays Occidentaux ont réellement des soucis avec la Chine et son modèle démocratique, n'y a t-il pas des moyens plus efficaces de changer les choses ? Plutôt que de pavoiser au sujet de la flamme olympique, infliger des sanctions économiques aux Chinois serait diablement plus efficace. Au lieu de cela, tous les gouvernements cherchent à devenir les partenaires privilégiés des Chinois. Pas de principe en économie. Business as usual.

Vous aurez compris mon point de vue : nous sommes terriblement hypocrites. Et les Chinois s'en foutent, ils vont tous nous niquer. Je l'ai lu dans "Le Point".

J'ai toujours revé d'être un gangster.


Samuel Benchetrit est un personnage cinématographique. S'il n'existait pas, il aurait sûrement été inventé par un scénariste américain et interprété par Georges Clooney. Benchetrit, c'est une espèce de beau gosse nonchalant toujours la clope au bec, ex de Marie Trintignant et qui est une sorte d'artiste à tout faire. Un jour acteur, le lendemain écrivain et le surlendemain réalisateur.
S'il avait déjà fait un premier film remarqué avec "Janis et John", dans lequel Marie Trintignant et François Cluzet jouaient des sosies de Janis Joplin et John Lennon, Benchetrit a gagné en médiatisation avec ses "Chroniques de l'asphalte". Cela auraît pu être le titre d'un album de rap. C'est le nom qu'a donné Samuel Benchetrit à deux de ses livres. Dans ces ouvrages, il racontait son enfance en banlieue, les coups durs qu'il y a vécu, les anecdotes, le métissage, la violence, les rires...Bref, la vie. Depuis cs livres, j'ai mémorisé le nom de Samuel Benchetrit.

Et voilà qu'en 2008, il revient avec un deuxième film "J'ai toujours rêvé d'être un gangster". Au premier abord, on voit une superbe affiche. Anna Mouglalis, poitrine à découvert, porte son enfant, un pistolet rangé dans son pantalon. L'image est forte mais n'est pas nouvelle. En effet, elle n'est que la version féminisée de l'affiche du film de 50 Cent "Get rich or die tryin'" (A voir, ne serait ce que, pour une fois, 50 fait dans la mesure, sans cabotiner). C'est clair, le film de Benchetrit sera plein de références.
Avec cette affiche et les derniers livres de Benchetrit, on s'attend à un long-métrage très urbain, violent, une sorte de transposition à l'écran des "Chroniques de l'asphalte". On s'attend à voir une Mouglalis filmée en femme courage dans un film aux effets stylistiques calqués sur De palma et Scorsese avec des gros méchants et de la soul en fond sonore.

Il n'en sera rien. Si "J'ai toujours rêvé d'être un gangster" est bien une sorte d'hommage à toute une série de films, il frappe par sa lenteur. En premier lieu, il s'agit clairement d'un film de fan. Benchetrit aime Audiard et le fait savoir en réunissant 5 vieux briscards pour un dernier braquage. D'ailleurs, le caractère absurde de la scène où Rochefort et ses potes se rendent compte que leur associé n'est pas vraiment malade (enfin...) a l'air tout droit sorti d'un Woody Allen. Benchetrit aime Jarmusch et se moque de le copier royalement en réunissant cette fois Bashung et Arno. Benchetrit aime le cinéma muet et n'hésite pas à filmer toute une séquence sur le modèle des films de Chaplin. Benchetrit aime Belmondo, Pacino, Bogart, Jean-Louis Trintignant et n'hésite pas à afficher leurs photos dans le bar où Anna Mouglalis travaille.

D'un autre côté, le film est lent. Les plans séquences sont récurrents et le film prend le temps d'installer à chaque fois le contexte des 4 sketchs que Benchetrit va présenter. Si le film présente certains temps morts (le face à face Bashung/Arno ou la dialogue de départ entre Anna Mouglalis et Edouard Baer), ces derniers sont largement compensés par les quelques scènes anthologiques qu'il propose. Au premier rang desquels figure la scène de kidnapping raté qui devrait faire date.

"J'ai toujours rêvé d'être un gangster" est un film simple qui fait la part belle aux acteurs et aux dialogues. Point d'esbrouffe ou d'effet de style. C'est le film d'un fan qui cherche à nous dire pourquoi il aime le cinéma. Voilà pourquoi j'ai aimé son film.

Et Drew Barrymore ressemble à un hamburger.

Un soldat parmi des millions


Voilà, un blogger de plus.
Et encore, je ne suis pas complètement nouveau puisque j'avais déjà tenu quelques blogs auparavant. Et puis, manque de temps, d'envie aussi sûrement, ils sont souvent tombés à l'eau après quelques articles.
J'ai finalement décidé de faire table rase du passé. J'ai changé. Comme Julio. Ou Nicolas. Je ferai de mon mieux pour tenir ce blog à jour et l'alimenter régulièrement. Je parle comme si une base de fans attendait impatiemment mon retour alors que je vais encore attendre 6 mois pour voir un commentaire ou un lien sur un forum vers mon blog. C'est évident, tenir un blog n'est plus la meilleure solution pour devenir célèbre.

Ici, ça parlera de plein de choses. Plein de thèmes différents. Du rap, du cinéma, de la politique, du sexe, des interviews de Jean-Luc Mélanchon et Tom Selleck, un édito hebdomadaire de Marc-Edouard Nabe, Fadela Amara en featuring, du rap, des putes à frange, du rap, Sarkozy, Brian de Palma, Silvio Berlusconi, Cameron Giles...Bref, ça va swinguer.

Si vous vous êtes perdus sur mon blog au détour d'un nuit perdue à fouiner sur le Net, bienvenue. Si vous êtes un ami ou un membre de ma famille, merci c'est cool.

A la régulière.